Vient l’été. Tu attends tes congés payés. Amer, tu regrettes le temps où tu avais presque 3 mois de vacances et où tes parents se saignaient pour t’emmener en voyage. Toi, indifférent ou hostile, tu passais ton temps à traîner la patte derrière eux en soupirant devant chaque monument, devant chaque expo, devant chaque steack-frites : "Pfff, trop nul. Font ièche les ieuves" (à l’époque, tu parlais tellement bien verlan qu’on t’appelait Voltaire).
Tu ne comprenais pas ta chance. Tu ne respectais rien. Tu étais un voyou, un blouson noir, un pourri gâté, une tête à claque, un buveur de panaché. Un être libre.
Si tu recherches un bain de jouvence, revenir à ce temps béni, j’ai ce qu’il te faut :
Le Musée des Arts Décoratifs.
4 expos temporaires.
Toutes pourries.
Pas une pour rattraper l’autre.
- « Valentino, thèmes et variations » : pourri (le + : de vieilles peaux à sonotones assurent l’animation en hurlant les scores de leurs dernières parties de bridge devant les robes du maître)
- « Aussi rouge que possible »: pourri. Un fauteuil rouge, une robe rouge, une affiche rouge. On attend avec une énorme impatience la thématique jaune-moutarde annoncée pour novembre 2013.
- « Napoléon, symboles des pouvoirs » : pourri. La belle moquette ! La belle carafe ! Le beau napperon ! Et si on allait chez Saint Maclou en sortant, ça m’a donné pleins d’idées ?!
- « L’Affiche finlandaise » : pourri. Je n’ai qu’un mot à dire : Sgrüt.
Alors, je t’assure, avec ces 4 expositions, tu as vraiment de la matière pour faire la gueule en errant dans les couloirs du musée. Comme au bon vieux temps.
Et pour que la fête soit complète et réussir parfaitement ton bond dans le passé, je te recommande de te rendre au Musée des Arts Décoratifs avec l’un de tes parents.
A l’entrée, fais le payer.
Et ensuite, fais lui payer.