De l'époque du Top 50, j'ai gardé une passion pour les palmarès.
Mais pourquoi en consacrer un aujourd'hui aux meilleures techniques de drague?
D'abord parce que nous sommes dimanche, et que c'est un hommage immédiat au samedi soir où les techniciens de la séduction donnent souvent le meilleur d'eux-mêmes.
Ensuite, car comme tu as pu le remarquer en revêtant ta cagoule, nous sommes aujourd'hui bien loin des premiers jours du printemps, et de l'enthousiasme copulatoire saisonnier afférent.
Au printemps, animé par un instinct tout animal de reproduction, chacun ferme les yeux sur les techniques de drague les plus lamentables, et une introduction à base de "Gazelle, y a moyen d'avoir votre 06?" peut se transformer en grande histoire d'amour.
En hiver, le miracle n'opère hélas plus. Les tempéraments sont frileux, les jeunes femmes sont glaciales, et il faut donc redoubler d'imagination pour trouver le moyen de capter l'attention de la douce mais néanmoins torride personne que vous aimeriez voir réchauffer votre couette.
Le blog RPCA, mu par les impératifs d'altruisme qui sont les siens, vous livre donc quelques techniques testées et non-approuvées, à ne pas reproduire si vous voulez transformer l'essai.
Verdict : sa robe est flinguée, sa poitrine douloureuse. Elle s'est très bien représentée ce que cette brutale maladresse augurait sous une couette, et n'a qu'une envie : vous fendre le crâne avec une bouteille de Get27. N'est pas Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill qui veut.
Verdict : Invention de dragueur de supermarché (et pour cause...), cette version indigente du "on ne s'est pas déjà vus quelque part?" risque fort de vous laisser sur le carreau. Car si la réponse à votre question est non, vous n'avez ici aucune possibilité de rebondir avec un "Mais si! cette soirée de dingue au Flunch de Mulhouse! Vous portiez un string ficelle et une robe panthère!"... Tout bien réfléchi, c'est peut être mieux.
Vous avez souhaité lui démontrer vite et bien que vous êtes un beau gosse. En quelques minutes, elle connaît par le menu le nombre de vos exs (nombre réel multiplié par 4 pour le style), votre carte de fidélité du Pink Paradise et votre soirée de la veille aux Chandelles. En amateur et connaisseur, vous vous laissez aller à quelques anticipations à haute-voix sur ce qui se cache sous sa robe et ses bas.
Verdict : vous ne vendez pas du rêve, mais l'image simple d'un satyre douloureusement priapique, et la promesse de 3 ou 4 MST. Si votre interlocutrice est un peu moins timorée, elle vous associe directement à ce vieux slogan des frites McCain.
Verdict : Elle est étudiante polonaise en Erasmus et a peut être cru que vous lui récitiez le Roman de Renart en guise de bienvenue. Elle est française et s'est tellement ennuyée qu'elle aurait presque préféré visiter l'exposition "Menus de Galas du Palais de l'Elysée" à votre compagnie. L'avantage est que, puisque vous ne lui avez rien laissé le temps de dire, vous pourrez toujours vous convaincre que vous avez eu affaire à la première option.
Verdict : Vous avez quitté le genre humain et passez au pire pour un dangereux malade atteint de graves problèmes d'élocution, au mieux pour un animal. Pour peu que la belle ait déjà un chat/ un hamster/ un poney à domicile, il lui faudra un peu plus pour vous inviter à réchauffer ses soirées d'hiver.
Evidemment, que cette note partiale qui plaide pour que la séduction s'affranchisse de supposées techniques ne nous fasse pas oublier que certaines approches spontanées, pour être grotesques, n'en sont pas moins adorables.
Mais comme celles-ci ne sont pas l'objet des divagations du jour, n'hésitez pas à partager vos propres techniques déplorables si vous êtes convaincus qu'elles ont leur place au panthéon du top 5.
Mais pourquoi en consacrer un aujourd'hui aux meilleures techniques de drague?
D'abord parce que nous sommes dimanche, et que c'est un hommage immédiat au samedi soir où les techniciens de la séduction donnent souvent le meilleur d'eux-mêmes.
Ensuite, car comme tu as pu le remarquer en revêtant ta cagoule, nous sommes aujourd'hui bien loin des premiers jours du printemps, et de l'enthousiasme copulatoire saisonnier afférent.
Au printemps, animé par un instinct tout animal de reproduction, chacun ferme les yeux sur les techniques de drague les plus lamentables, et une introduction à base de "Gazelle, y a moyen d'avoir votre 06?" peut se transformer en grande histoire d'amour.
En hiver, le miracle n'opère hélas plus. Les tempéraments sont frileux, les jeunes femmes sont glaciales, et il faut donc redoubler d'imagination pour trouver le moyen de capter l'attention de la douce mais néanmoins torride personne que vous aimeriez voir réchauffer votre couette.
Le blog RPCA, mu par les impératifs d'altruisme qui sont les siens, vous livre donc quelques techniques testées et non-approuvées, à ne pas reproduire si vous voulez transformer l'essai.
La collision
Vous êtes à une soirée. Elle a ignoré vos oeillades, vos frôlements, vos anecdotes racontées plus fort lorsqu'elle était dans les parages. Vous décidez donc de passer au close-contact, et renversez délibérément votre verre de vin sur sa robe. Quelques secondes plus tard, vous voici entrain d'éponger ses seins avec un torchon ignoble, convaincu que vos pétrissages de lavandière sont la promesse de moments érogènes que vous partagerez bientôt. Verdict : sa robe est flinguée, sa poitrine douloureuse. Elle s'est très bien représentée ce que cette brutale maladresse augurait sous une couette, et n'a qu'une envie : vous fendre le crâne avec une bouteille de Get27. N'est pas Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill qui veut.
Le réseau
Vous faites la queue à la caisse du supermarché et la chance étant avec votre Caddie, remarquez une jolie fille juste devant vous. Après un raclement de gorge vous l'abordez d'un "Excusez-moi, Mademoiselle? Vous ne seriez pas une amie d'Elodie?". Vous vous savez extrêmement futé, car à moins d'avoir vécu dans une grotte ces 20 dernières années, cette fille a forcément une Elodie dans son entourage. Malheureusement, elle vous regarde avec une pitié indulgente et se contente de répondre qu'elle ne connaît que des Oussama. Verdict : Invention de dragueur de supermarché (et pour cause...), cette version indigente du "on ne s'est pas déjà vus quelque part?" risque fort de vous laisser sur le carreau. Car si la réponse à votre question est non, vous n'avez ici aucune possibilité de rebondir avec un "Mais si! cette soirée de dingue au Flunch de Mulhouse! Vous portiez un string ficelle et une robe panthère!"... Tout bien réfléchi, c'est peut être mieux.
En mode routier
Comme l'indiquait l'autocollant qu'ils collaient à l'arrière de leur camion dans les années 80 pour conjurer leur mauvaise réputation : "Les routiers sont sympas". De là à faire valoir votre collection de posters de filles nues et vos kilomètres de route, il n'y a qu'un pas que vous auriez tort de franchir. Vous avez souhaité lui démontrer vite et bien que vous êtes un beau gosse. En quelques minutes, elle connaît par le menu le nombre de vos exs (nombre réel multiplié par 4 pour le style), votre carte de fidélité du Pink Paradise et votre soirée de la veille aux Chandelles. En amateur et connaisseur, vous vous laissez aller à quelques anticipations à haute-voix sur ce qui se cache sous sa robe et ses bas.
Verdict : vous ne vendez pas du rêve, mais l'image simple d'un satyre douloureusement priapique, et la promesse de 3 ou 4 MST. Si votre interlocutrice est un peu moins timorée, elle vous associe directement à ce vieux slogan des frites McCain.
En mode tutoriel
La version intellectuelle du mode routier. Familier du speed dating, vous pensez avoir sept minutes pour lui faire démonstration de votre talent. Sans laisser la place à un silence ou une respiration, vous enchaînez citations hors contexte, parcours professionnel, taux d'imposition, résultats admirables au Trivial Pursuit Contest de votre école de commerce, villégiature à la Bourboule, crise d'appendicite. Verdict : Elle est étudiante polonaise en Erasmus et a peut être cru que vous lui récitiez le Roman de Renart en guise de bienvenue. Elle est française et s'est tellement ennuyée qu'elle aurait presque préféré visiter l'exposition "Menus de Galas du Palais de l'Elysée" à votre compagnie. L'avantage est que, puisque vous ne lui avez rien laissé le temps de dire, vous pourrez toujours vous convaincre que vous avez eu affaire à la première option.
La beat-box (aucun jeu de mot inside)
Avant, vous l'auriez hélée d'un "Gazelle", "princesse", ou encore "fraîcheur"... Ayant sans doute constaté le faible taux de transformation de cette méthode, vous avez choisi de passer aux bruits (sifflet, sifflement aspiré, claquement de langue) et aux onomatopées (Ba-ba-baaaa; ouuuuh; aaarrrh; méééé). Verdict : Vous avez quitté le genre humain et passez au pire pour un dangereux malade atteint de graves problèmes d'élocution, au mieux pour un animal. Pour peu que la belle ait déjà un chat/ un hamster/ un poney à domicile, il lui faudra un peu plus pour vous inviter à réchauffer ses soirées d'hiver.
Evidemment, que cette note partiale qui plaide pour que la séduction s'affranchisse de supposées techniques ne nous fasse pas oublier que certaines approches spontanées, pour être grotesques, n'en sont pas moins adorables.
Mais comme celles-ci ne sont pas l'objet des divagations du jour, n'hésitez pas à partager vos propres techniques déplorables si vous êtes convaincus qu'elles ont leur place au panthéon du top 5.
Merci pour ces rires dominicaux!
Rédigé par : Yoan | 15 novembre 2009 à 12:42
@ Alexandra,
Merci pour ces textes qui brossent de bons stéréotypes; pour ma part, quel habit d'arlequin revêtirais je donc si je devais matérialiser par un personnage syncrétique une technique de drague ? A chaque fois,je donne de toute façon la prime au langage :
j'essaie donc d'être à la fois Calliclès(le violent rhéteur et contradicteur de Platon dans la République),l'extraordinaire mécène et surintendant des finances Fouquet ("quo non ascendam ? Jusqu'où ne m'arrêterai-je ?" reste une de mes devises favorites), et enfin un Hegel introverti assez finaud (avec ses multiples ruses).
Au fond, je crois que je ne choisirai sans doute aucun de ces personnages car dans la rencontre homme-femme, je préfère la simplicité et la contingence; le reste n'appartient peut être qu'à deux êtres qui désireront un jour de se fondre dans une symbiose heureuse, ponctuelle et éphémère dans le temps. Le désir ne se commande pas : il s'éprouve et il se conjugue tel une grammaire variée.
Amicalement,
Pierre
Rédigé par : Jourdan | 16 novembre 2009 à 13:55
Très bon article :)
Rédigé par : Lemeb | 22 novembre 2009 à 17:39