Face à des hommes conspuant l’imprimé léopard, il fallait connaître l’avis de femmes.
Puisque chez RPCA, celles-ci sont partout, le terrain d’enquête léopardien fut l’agence, sous le haut-patronage de Thierry Meunier, résumant parfaitement l’enjeu modeux d’un: "le léopard, ça peut être trop beau. Mais c’est extrêmement glissant".
Et effectivement, si le total-look peut s’afficher sans peur et sans reproche en couverture de Vogue, il supporte mal le passage au monde réel… ou reste alors circonscrit aux abords de la rue Saint-Denis.
Toutes les filles interrogées ici l’admettent : la demi-mesure est reine sur l’imprimé, et le léopard intégral est une abomination, un crime impardonnable contre la mode.
Pour Emmanuelle, "rien de tel qu’un détail panthère ! Petit foulard sur une tenue toute noire, gants accompagnant un gros manteau, ou ballerines sur des collant très noirs, la petite touche peut être très élégante, à condition d’être portée avec une tenue sobre...".
Le léopard serait donc un accessoire beau et plein d’allure. Quand on connaît la grande inégalité de la "conscience modeuse", on comprend que cette dimension esthétique ait pu échapper à la gente masculine.
Mais pour Valentine, le tollé qu’a rencontré le léopard auprès du jury blogueur est surtout le signe d’une mauvaise foi terrible. Car l'imprimé félin a selon elle une vocation universelle : être sexy. "J'ai une jupe entièrement panthère, et aussi des escarpins léopard à très hauts talons et gros nœud rouge... J’adore ce côté sexy et félin... Les hommes sont les premiers à fantasmer à propos d’accessoires très fétichistes comme les talons aiguilles, les bas, etc...et maintenant ils critiquent le léopard ? Ils ne sont pas cohérents pour un sou!".
Pour les filles interrogées, la mission est claire : faire voler en éclat le bouclier de bonne conscience masculine révélé hier et permettre à la vérité nue d’éclater. Selon elles, il ne fait aucun doute que l’homme déguise ici son appétit pour le léopard derrière des arguments fallacieux et malhonnêtes.
Emmanuelle l’explique simplement : "Oui, le total look est le comble de la vulgarité. Et bien que les hommes bannissent cette vulgarité, ils ne peuvent s’empêcher d’en être profondément excités. Une total panthère fait "fille de mauvaise vie", donc potentiellement fille facile. Un amalgame irrésistible!".
Propos d’hallucinées totales ou intuition féminine perçant à jour des hommes qui renieraient leur animalité sous un vernis de conscience sociale ? Il est tentant de pencher pour la deuxième solution, et suivre ainsi les traces d’un léopard faisant tourner les têtes et réveillant les instincts primaires. Une thèse que semblerait d’ailleurs accréditer Joe de son "par petites touches, le léopard est complètement démoniaque".
Démoniaque, tentation irrésistible et coupable, le léopard l’est en effet certainement, car il réussit même à pousser Cyrille à faire une entorse à son "plutôt nu qu’en fourrure" pour "se laisser friser l’œil par un string léo au Fellows".
A son pouvoir, on finirait presque par croire.
Et si le léopard était, bel et bien, un agitateur de conscience ? Une fantaisie hors norme qui sortirait l’homme de son ordinaire? Un engouement inassumé, que celui-ci peut renier souvent, mais auquel il finit forcément par s’abandonner? Une sorte de vieille maîtresse, comme celle qu’Asia Argento a joué pour Catherine Breillat?
Et si, finalement, le léopard était un moyen de vivre tout à fait libre?
Voilà ce qui sera l’objet du troisième épisode, demain.
c'est le problème de l'oeuf et de la poule. Le schéma ici exposé :
- l'homme se défend massivement de toute attirance rationnelle pour le motif léopard (et attention j'aimerais bien + de cohérence au passage, de la panthère étant venue se glisser entre deux léo, un croisement peu probable ;p)
- la femme pense (comme d'habitude) qu'il ment parce qu'au fond il est terriblement excité par cette symbolique de fille de petite vertue, puisqu'on fond il s'agit bien d'animalité dans ce débat...
Contre-schéma proposé par l'homme pervers sexuel doublé d'un gros menteur en quête de saillie mouchetée :
- la femme (comme d'habitude) est une hypocrite qui se cache derrière une moralité et une dignité sans faille alors que c'est une sacrée petite vicieuse allumeuse qui n'a qu'une envie : être prise pour une fille de joie (mythe de la maman et de la putain)
- l'homme, grand prédateur devant l'éternel n'est pas dupe et contrairement à ce que la proie s'imagine ne pense pas qu'avec le bout de sa b... arbe.
Hmmmmmmmm... ne devais-je pas intervenir prochainement chez vous Alex ? Si d'ici là je n'ai pas été incarcéré à Thoiry, j'invite Valentine à venir défendre sa théorie en "escarpins léopard à très hauts talons et gros nœud rouge..." ;)
Rédigé par : Cyrille | 06 avril 2008 à 19:38
Pour répondre à votre contre-schéma, cher Cyrille, et quitte à me fâcher à jamais avec quelques Chiennes de garde… Je pense qu’hélas il n’est ici question que de poules, et jamais d’œuf. Et que le système exposé n’a qu’un ordre : grand pervers que vous êtes, la femme a compris que pour vous garder près d’elle, il lui fallait user de méthodes lubriques, et transiger quelquefois avec sa moralité virginale. Ainsi, le léopard est l’alternative parfaite : il allie alibi narcissique et appel érotique.
Et puisqu’il paraît que certains hommes (j’en connais) appellent leur épouse «maman» depuis qu’elle a enfanté, s’il me fallait choisir entre être la maman et la putain, j’opterai toujours pour la putain. Et resterai ainsi à jamais la femme de l’homme que j’aime, plutôt que la doublure de sa mère.
Rédigé par : Alexandra | 06 avril 2008 à 22:40
Alors là je m'insurge ! Pourquoi la rue saint-denis serait-elle une enclave de la mode où le total look léopard est roi ? La rue saint-denis c'est une rue comme les autres, avec le coté vivier des tendances en plus.
Rédigé par : Guillaume | 07 avril 2008 à 08:40
Vivier des tendances ? J'ignorais que le racolage passif fut si tendance !
Rédigé par : Alexandra | 07 avril 2008 à 09:52
Le racolage c'est la vie, au même titre que les gerbi-bags
Rédigé par : Guillaume | 07 avril 2008 à 10:26