RPCA le blog

Fluo contre bobo

Hier soir commencait le festival des Inrocks, qui fête cet automne ses 20 ans d'existence.

Les vénérables Inrocks semblent, cette année, déterminés à recruter en masse du fluokid (et ponctionner leur argent de poche...), tout en se ménageant leur fidèle public hippie-rock-bobo.

D'un côté, les mignons Pokemons fluos envahiront l'immonde Zenith pour se trémousser sur le son de leurs baby-sitters électros : Klaxons, Justice ou Yelle. De l'autre, le reste du monde pourra profiter (dans des salles à taille humaine) du son hallucinant des Gossip, des mélodies tordues et symphoniques d'Andrew Bird, Beirut ou Patrick Watson, et des textes sulfureux des obsédés à mèche Teenagers.

Surtout, ne ratez pas la vraie surprise de ce festival : Johnny Flynn and the Sussex Wit, merveille folk obsédante, à la Boule Noire le 10 novembre.

J'en profite d'ailleurs pour lancer ici un appel personnel : celle ou celui qui réussira à me dégoter -ne serait ce qu’une copie- des EP et de l’album de Johnnny Flynn (pas encore distribués en France) sera invité par mes soins à un dîner de rêve. Ce sera à l’Hippopotamus, je paierai en tickets resto, et vous aurez le droit de reprendre autant de pommes aux fours que vous voudrez.

Le duel continue...

Après un septembre plutôt difficile, Caroline Daily a profité d'octobre pour rattraper son retard et doubler magistralement Tiblond sur la route vers le voyage de rêve !

Le duel pour New-York ou Djerba continue sur L'envers de l'endroit. Et vous n'avez plus qu'un mois pour sauver Tiblond en l'encourageant de vos commentaires... ou pour aggraver sa situation !

Comme le dit Pénélope : "Allez-vous rester les bras croisés?"

La première fois que j'ai dit lol

Imagine-t-on Vila-Matas accompagner ses clins d’oeils littéraires de ;-) ,Céline clore ses tirades d’un smiley rageur :-(, ou Cendrars taper de sa main unique un «mdr»? Obsédée de littérature et du pouvoir qu’ont les mots de dire seuls le monde, je n’ai longtemps compris ni le sens, ni l’intérêt, de l’attribut smiley, solution de facilité vouée à dénaturer le langage. Paresse intellectuelle de prosateurs sans exigence, je maudissais de toutes mes forces le bonhomme jaune et ses compères acronymes.

Et puis un jour, tout a dérapé. J’ai écrit sur MSN mon premier lol, un peu honteusement, convaincue que ces 3 lettres allaient porter un coup fatal au bon déroulement de la discussion en cours. En retour, on m’a répondu looooool. J’ai alors osé un smiley, un autre et encore un suivant.

Le changement de registre s’est opéré facilement, et l’écriture a naturellement glissé vers un ton plus oral. Les smileys sont vite devenus de nouveaux signes de ponctuation, levant l’ambiguïté, épargnant le détail, reflets écrits et évidents d’un visage amusé, triste ou complice invisible à l’écran.

Aujourd’hui, je suis droguée et ne résiste plus à la tentation d’en glisser partout. Même dans les mails que j’adresse à mes clients. «C’est normal, ils sont tous comme ça ces jeunes qui s’occupent d’Internet» déploreront-ils sans doute en découvrant mes smileys-pizzas entre deux recommandations stratégiques.

La prochaine étape est l’écriture phonétique. Aujourd’hui contemptrice intransigeante, combien de temps me reste-t-il encore avant d’en devenir l’ardente zélatrice ?

Malheureux en casting, heureux en dating ?

Aujourd’hui et vendredi, de 15 à 19h, le BHV Homme (Paris) organise un casting ouvert à tous ! Cet espace dédié à la mode et à la beauté masculine veut en effet trouver dans sa clientèle les visages et les corps de son catalogue printemps-été 2008.

Le BHV ne cherche pas (que) des éphèbes, mais 8 «Monsieur Tout-le-Monde», «hommes de la rue» de 18 à 65 ans, censés représenter le public du magasin dans toute sa diversité. Peut-être mauvaise langue (mais gardons à l’esprit que l’emblème du BHV Homme est le David de Michel Ange), j’imagine que ces 8 élus seront plus jolis et distingués, qu’à l’image des ShoppenBoys.

A ce propos, Celio* continue sur sa lancée de communication décalée en lançant l’opération «Venez Shopper». Il fallait oser le gracieux jeu de mot. Le principe : Les magasins Célio deviennent le théâtre de gentils dating entre hommes et femmes. Pour inciter les célibataires (réels ou supposés) à «choper», une mécanique bien rôdée est mise en place : jeu concours en duo et réductions de 25% pour ceux qui repartent accompagnés.

Ca me fait penser à la «tuesday drague» organisée par les supermarchés américains Whole foods. Sauf que chez Celio*, aucun foie de veau ou Tripoux d'Auvergne dans le caddie ne viendra compliquer votre rencontre avec l’âme sœur.
Evitez cependant le caleçon Mickey ou la cravate Bart Simpson... Promis, tout se passera mieux.

Comprenne qui pourra (ou la tortue au regard beau et perçant)

"Je suis abasourdi par le nombre de personnes qui veulent "connaître" l'univers alors qu'il est déjà suffisamment difficile de se repérer dans le quartier chinois de New-York". Woody Allen

ELLE lance son spécial beauté

Aujourd’hui, le magazine ELLE lance son premier numéro Spécial beauté. Un numéro historique avec 42 pages pour découvrir les dernières tendances qui subliment les femmes.

Dans les salons de l’hôtel Meurice envahis pour l’occasion d’immenses portraits de Doutzen Kroes (la top qui fait mal aux yeux), j’ai retenu que le célèbre magazine venait de lancer en paralléle son blog beauté. Lancé le 31 octobre et censément animé par la rédaction, aucun article n’y a été cependant posté ces 5 derniers jours.

Espérons que ce soit pas qu’un effet d’annonce et que nous y trouverons très bientôt nombres d’infos croustillantes à la hauteur du magazine papier !

L’Oeil à Tulsa et Oui-Oui à Harlem

En ce moment, la Maison Européenne de la Photographie (Paris) expose Larry Clark et les photos prises dans sa ville américaine d’origine, Tulsa, de 1963 à 1971. Quotidien de drogue, désoeuvrement et violence…  Partout plane une fatalité têtue, mais insolemment défiée par une fierté et une force de vie se rêvant irréductibles. Photographe d’un combat perdu d’avance, saisi sans complaisance, Clark rappelle avec une intensité viscérale que tout peut être dévoilé.

Forcément, à l’étage inférieur, Martine Barrat et son «Harlem in My Heart» pâtit de cet illustre voisinage. D’autant que Barrat donne à voir un Harlem folklorique, et tresse autour de ses photos un univers simpliste et cliché sans aucune surprise : l’enfant boxeur «si petit mais déjà si courageux», les chanteuses de Gospel «rieuses et usées», le vieillard «sage, nostalgique et édenté»... Loin d’être spontanées, les compositions semblent mises en scène pour conforter le spectateur dans un humanisme conventionnel et bon marché. Une photographie pleine de partis pris qui confond esthétique et bons sentiments.