Les voies publicitaires sont impénétrables… à moins qu’elles ne soient honteusement prévisibles. Je m’étonne toujours de voir comme certaines publicités font entrer de force les marottes du temps dans leur concept créatif. Dernier cas remarquable en date: la marque de lingerie Princesse Tam-Tam qui surfe sur la vague de mai 68.
Mai 68, tout le monde en parle, et en évoquant l’âge d’or libertaire, tout annonceur est certain de provoquer -chez un consommateur d’ordinaire hébété par la profusion publicitaire- un stimulus pavlovien qui multipliera les chances de transformation en acte d’achat. Si la pub est diffusée un samedi (jour d’hystérie collective dans les galeries marchandes) au dos d’un Libération, qui consacre chaque week-end un carnet aux bouleversements survenus il y a 40 ans, on multiplie sans doute les probabilités d’impact publicitaire à l’infini. Et là chez Princesse Tam-Tam, on bat des mains, on se les frotte... En fait, on est content.
Mécanique marketing bien huilée d’accord, mais là où le bât blesse, c’est que celle-ci repose sur un concept plus que boiteux. J’ai même envie de dire : y a t’il un pilote dans l’avion? Ou plutôt, y a t’il un individu cultivé dans l’agence de pub ou au service marketing?
En effet, si le soutien gorge est bien emblématique de mai 68, c’est uniquement parce que toutes les femmes étaient unanimes à… le rejeter. La libération sexuelle allant de pair avec un refus de cet accessoire qui entravait et aliénait le corps féminin, les femmes portaient leurs pulls (dont les fameux minuscules Sonia Rykiel) seins nus. Normalement, si l'on a lu autre chose que Tintin et Milou dans sa vie, c'est quelque chose que l'on sait. On pourra donc, en voyant ce duo improbable entre une jeune nudiste Woodstockienne et une marque de lingerie, admettre qu'on a déjà connu association d’idées plus heureuse et pertinente.
En fait, soyons clairs chers lecteurs ! Mai 68 n’est ici qu’un prétexte pour décliner un concept qui fait toujours vendre : le nu, le sexe, la fesse et le sein... Montrer une superbe poitrine avec une pudeur presque jésuite d’homme de gauche qui se refuse de «liquider l’héritage de mai 68», c’est se mettre à l’abri de toute accusation d’exhibitionnisme racoleur tout en s’assurant les bénéfices d'un pouvoir érotique qui remplit les caisses sans jamais écorcher les bonnes consciences.
Voilà l'oeuvre d'esprits ni très libres, ni très spontanés.
Oui, femelles libres, faites brûler vos soutiens gorges et ainsi libérez les hommes du calvaire qu'est enlever le dit objet avec une seule main.
N.B. ne s'applique pas aux soutiens gorges équipés d'une fermeture éclair, faut pas déconner non plus
Rédigé par : Guillaume | 06 juin 2008 à 15:23
Et la mentos expérience, c'est quoi ?
Rédigé par : Amelimelo / Ces petits riens parisiens | 08 juin 2008 à 21:46
Guillaume : un soutien gorge à fermeture éclair ? Tu l'as trouvé où ? Chez Démonia ou dans les années 80 ?
A Amelimelo : Et bien, il faut que tu ailles voir le site : www.mentosexperience.com
Rédigé par : Alexandra | 09 juin 2008 à 10:57
Une amie à moi en portait un quand j'étais au collège (oui ça marque) à moins que ce ne soit dans mes rêves les plus fous
Rédigé par : Guillaume | 09 juin 2008 à 11:00
oulà fais gaffe ya de l'incruste par ici :-)
Bibis ma belle
Rédigé par : AmeliMelo la seule | 09 juin 2008 à 16:52