Attention, après un discours un peu partisan concernant les victimes du surpoids infantile, voici une note d’un sexisme rare.
Tu es prêt ? Et surtout, tu es prête ?
Alors voilà. Les filles écrivent moins bien que les hommes.
Ca, c’est dit.
On a tort de penser que la littérature est un art qui dépasse la question de genre. Au contraire. Il y a deux mondes à part : la prose des filles d'un côté, et la prose des hommes de l'autre.
Les filles ne peuvent JAMAIS s’empêcher d’enrober leurs mots de sirops, ou d’émotions capiteuses. Et ce n’est pas une vue de l’esprit, plutôt une théorie que tu pourras vérifier toi-même, par exemple dans les chroniques presse. Si au beau milieu d’un texte à la qualité asexuée, une ligne est soudain excédante, une réplique à la Bambi-Alladin s’incruste, un jet de fausse pudeur ou un élan lacrymal vient entacher l’affaire : à tous les coups, c’est une fille qui a fait le coup.
Ce n’est pas toujours affreux. Mais c’est toujours un peu moins bien.
Je te vois venir, rhéteur impitoyable et sophiste de génie, tu vas me dire "Et toi, t’es pas une fille peut être?". En attendant mon opération au Brésil, si. Et c’est pas facile d’avoir du style, comme on dit. En même temps, tu sais, on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas non plus les trottoirs de Manille…
Mais je m’égare, peut-être.
Tudu Bem!
Ce que je voulais dire, c’est qu’il m’est (car toutes ces lignes ne sont que des considérations égotistes et personnelles) particulièrement agréable de lire quelque chose et de me dire "c’est forcément écrit par un mec". Et de découvrir qu’une fille était en fait derrière.
Que malgré les conventions immémoriales d’une écriture entravée par ses jupons, un auteur fille a préféré le grinçant au mignon, l’auto-dérision à la sacralisation de l’éternel féminin, la franchise acerbe à la minauderie. Etc. Etc.
Dernier coup de foudre en date : Marion Montaigne. Connue récemment à la bibliothèque dans une BD excellente intitulée Professeur Choupsky présente : Le Cafard. Et reconnue hier sur son blog (Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même) grâce à une note des Ra7or (sur les différences entre homme et femme justement)
Cette fille est extraordinaire. Un talent inouï, un imaginaire sur-audacieux qui part dans tous les sens. Un choix des mots acéré et des justesses de traits qui cartonnent. J’en reste bouche bée, et surtout pliée de rire.
Et le bonus (c’est pas le CD de Kool and the Gang dans le paquet de Bonux), c’est que chaque billet délivre une information scientifique super pointue.
Apprendre en s’amusant, c’est ce qu’on promet depuis l’enfance et que je ne découvre que maintenant.