Le vrai problème avec Facebook, c’est le retour du passé. De deux types de «friend-request» surgies des temps anciens se dégagent deux profils-types de Facebooker.
Profil 1 : Le collectionneur
Venu sur Facebook pour faire du chiffre, le collectionneur ne vient pas nécessairement du passé. Chacun de nous connaît cet individu qui collectionne les « amis » Facebook comme d’autres le feraient de timbres (Et hop, 442 amis)! Celui dont la friend-request vous plonge dans quelques moments de réflexion tendue autour de la question «Mais c’est qui déjà ce mec / cette fille qui veut être mon amie ?».
Votre mémoire de mammouth peut trouver la réponse : «Mais oui, tu sais, le type avec l’appareil dentaire qui a passé un mois en 5eme B avant de changer de collège» ou «C’était la cousine de Fred avec qui était sortie Marie» ou encore «C’était le fils du vétérinaire de Madame Pereira».
Ces gens vous étaient déjà indifférents à l’époque. Il le sont encore plus aujourd’hui. La raison veut donc qu’on ne les ajoute pas comme ami, et qu’on n’en parle plus. Sans en ressentir le moindre embarras. Comme vous êtes sa 52eme requête du jour, le dit-collectionneur ne relévera même pas.
Profil 2 : Le revenant
Bien moins inoffensif est celui que vous connaissiez vraiment, que vous aviez un jour perdu de vue, mais qui est resté figé au temps perdu des souvenirs. Le voir réapparaître ne vous inspire ni douleur ni plaisir, juste un sentiment profond d’anachronisme. Pourtant, méfiance ! Un seul clic sur « Confirm » et tout peut mal tourner.
En acceptant la friend-request du «revenant», il vous sera difficile d’éviter la soirée retrouvaille (jumelle infâme de la soirée diapo) où s’égraineront à l’infini les souvenirs d’autrefois. Il est déjà difficile d’éviter le commun des discussions au quotidien. Quand le passé s’en mêle, le défi est presque insurmontable.
Vous vous croyez assez malin pour éluder le dîner commémoratif ? Avez-vous prévu qu’une série de «poke» opiniâtres sera probablement au rendez-vous, jusqu’à ce que mort ou reddition s’ensuive ?
Pour finir, il est important de rappeler que les applications de Facebook offrent des ressources infinies au boulet surgi du passé. Avec «Nickname» par exemple, on peut facilement être affublé d'un surnom terrible. Vous aviez réussi à expliquer à vos amis pourquoi votre mère vous appelle Lapinou. Il va maintenant falloir leur dire pourquoi Hubert Dupont vous surnomme «Gob’Flanby», «Akné 2000» ou «Coma dans le bus».
Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
* Paul Ricoeur
Finement analysé miss...
Mon choix c'est de n'accepter que ceux que je veux, ceux au souvenir desquels je souris en attendant la "soirée retrouvailles" !
Les autres se frottent ou se rhabillent selon, l'expression consacrée.
Bises
Rédigé par : Mathilde | 27 novembre 2007 à 13:15
Tu as raison..c'est pire que "Copains d'avant"..un vrai retour en arrière et yen a même que je connais pas..d'ou l'intérêt de ne pas oublier de "limiter" l'accès à son profil :-)
Bibis ma Grande (et belle)
Rédigé par : AmeliMelo | 27 novembre 2007 à 17:07
Profil 3: le/la inconnu(e)* du futur**
« Salut, tu ne me connais pas, je n'ai pas d'excuses pour tenter de rejoindre ton cercle d'amis grandissant prétextant une rencontre fortuite pour les 10 ans de ma cousine Julia que tu dois connaître (mais j'avais dit pas d'excuse bidon juste?). Non, rien, ton profil est ouvert alors je suis rentré, il y a des photos rigolotes (dire ridicules était risquer une réponse que je ne pourrais défendre au vu des miennes…), des commentaires cinglants et tout un tas d'applications colorées qui traduisent un goût passionné pour les 8h-18h quotidiens. Je promets ne pas te mordre, ne pas te débaucher de ta confrèrie ninja pour rejoindre celle des bouchers myopes (qui est pourtant une valeur sure) et garder les patates chaudes pour des envies culinaires épicées. Merci pour tes sautes d'humeurs exprimées qui me console dans mes envies de savoir combien de cons on peut faire rentrer dans une photocopieuse deluxe-qui-tombe-autant-en-panne-que-les-autres. »
Merci pour ce petit fantasme (enfin) assouvi (grâce à RPCA et mon imaginaire lubrique), je vais retourner mordre mes petits camarades de la sainte époque ou je croyais encore au St-Nicolas sur Facebook***.
Yoan
* vive les inconnus (enfin, ça ne dure pas longtemps)
** le passé est tellement surfait et non, il n'y a pas de Michaël J. Fox dans l'histoire.
*** un mensonge en sauvant en autre, j'en sors sain et sauf.
Rédigé par : Yoan | 28 novembre 2007 à 00:52
A Mathilde : Ils se "frottent" ? Ca me fait penser à un documentaire sur les TOCS. Ok, c'est hors-sujet, je te raconterai une autre fois
A Melie : Copains d'avant ! Ca c'est dur aussi ! Que Dieu m'en garde! :-D
A Yoan : Si un(e) inconnu(e) du futur m'envoie un jour un mail aussi délirant et bien écrit que celui-ci, je jure de faire une entorse à ma légendaire misanthropie et de L'ADOPTER... Immédiatement et sans retour !
Rédigé par : Alexandra | 28 novembre 2007 à 11:00