Je dois vous dire la vérité. Avec mon Amoureux, voilà presque 4 ans que Philippe Caubère est notre bête noire. Décrété par nos soins égocentrique, mégalomane et foncièrement incohérent, le célèbre comédien est peu à peu devenu l'un des motifs de nos plaisanteries récurrentes.
Dimanche dernier, apprenant qu’il jouait actuellement au Théâtre du Rond-Point L’épilogue à L’Homme qui danse, «spectacle tout seul» entamé en 2000, nous nous sommes lancés un défi, appelé ici «Même pas cap’ d’aller voir un spectacle de Philippe Caubère». Oui, nous savons être très crétins à l’occasion.
Nous voilà donc hier soir, gloussant dans la salle du Théâtre, tels deux Beavis et Butt-head concubins.
La lumière s’éteint et Philippe Caubère entre sur scène dans le noir.
Au moment même où sa voix envahit la salle, il devient absolument certain que ce qui va suivre est magnifique.
La puissance des mots et leur justesse. La façon dont ils apparaissent, courent, tombent et s’enchevêtrent. Des accélérations folles, des presque-silences. Caubère t’attire, te capte, te tient et te balade. Te noue à sa ficelle, unique compagne de scène. Tout à fait dément et tout à fait lucide.
C’est idiot, Caubère ne nous fera plus rire.
Comment vous le dire ? Vous n’avez pas le droit de rater ces deux heures sublimes et saisissantes.
L’épilogue à L’Homme qui danse, 2 spectacles : La ficelle & La mort d’Avignon.
Jusqu’au 2 novembre au Théâtre du Rond Point.
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