En me baladant à vélo, je découvre plein de campagnes d’affichage. Celle que j’ai vue mercredi dernier m’a littéralement sciée. Il s’agit de la campagne Quick pour son Burger dernier né : le Anelka Burger. Le concept : Un burger avec un autographe du célèbre footballeur sur le dessus du pain !
Un autographe (qu’on imagine plutôt difficile à obtenir et dont la rareté fait la qualité) industriellement produit est en soi une idée discutable. Alors tamponné en série sur des petits pains… Est ce simplement absurde, stupide ou vraiment inquiétant ?
Je ne peux m’empêcher de voir dans cette pub le symptôme d’une société qui ne sait plus définir les limites entre le corps et le produit, l’être et l’avoir. Certes nous sommes déjà (et abondamment) abreuvés et nourris d’images, de codes et de suggestions commerciales. Mais cette gradation toute naturelle de l’ingestion métaphorique vers l’ingestion concrète est infecte.
Avec Quick, on assiste, en 4x3, au basculement d’un monde, où le corps est devenu le lieu de passage et de validation d’initiatives marketing.
Un monde où le présupposé de base est que l’homme est à ce point sans intégrité physique qu’il peut s’inoculer volontairement des concepts de pubeux vaseux jusqu’au plus profond du corps.
Un monde où, quelque part, ce sidérant crétin qui a inventé l’autographe sur burger, compte le nombre de dédicaces logées dans nos estomacs. Et se gratifie d’une opération si bien intégrée et ingérée.