Hier, en tombant sur un poil dans un biscuit Figolu (un vrai poil, sans aucun doute, noir, relativement long, en aucun cas comparable avec une "poussière" ou un fil textile. Un poil humain, même), je me suis dit que j'allais écrire à Lu et leur demander un dédommagement.
L'espoir qui me guidait était vil et pragmatique : recevoir des excuses sincères de la société coupable, et leur pardonner -peut être- contre livraison éternelle de biscuits et de bons d'achat. Je me prenais à rêver au ton de ma lettre : ironique, ferme, vitupérant, acerbe.
En tous points comparable à ces diatribes magistrales qu'envoyait Hunter S Thompson aux personnes victimes de son courroux. Dans le recueil de ses correspondances (Gonzo Highway, chez 10/18), on dévore ses courriers d'insultes à des journalistes, hommes politiques, éditeurs, directeurs de journaux, amis… Alors qu'il n'est encore qu'un inconnu, immense journaliste gonzo encore ignoré de tous, on jubile de sa verve et de son talent.
Thompson se comportait en écriture comme il se comportait dans l'existence. Sans préméditation, avec inconscience, fureur et urgence. Pour preuve, son voyage dans l'univers casino de Las Vegas, retranscrit et adapté au cinéma dans Las Vegas Parano. Avec son acolyte (et avocat) Oscar Zeta Acosta et une voiture bourrée de drogue, ils prennent d'assaut la capitale du divertissement; et comme deux chiens dans un jeu de quille, la transforment en terrain de jeux sous acide. Chacune de leurs rencontres, chacun de leurs méfaits, les écartent un peu plus du rêve américain, et les placent fièrement à la marge.
Ravis, insolents et défoncés.
Chez eux, pas de jetons et de machines à sous, mais une aventure hallucinée à la lumière des néons, où c'est la santé mentale qu'on perd sur un coup de poker.
Ce qu'il me reste d'Hunter S Thompson quand j'y pense, c'est une admiration coupable, pervertie en prétexte admirable pour écrire un billet pour un site de salle de poker.
S'il était encore là, nul doute qu'il se pencherait sur sa plume pour m'agonir d'injures, et me rappeler que la dignité d'écrire s'est éteinte avec lui.
Ca serait bien mérité… et me donnerait quelques idées pour obtenir des Figolu à vie.
Crédit visuel : Nathan Manire
Pfiouuu... C'est décidé : moi j'arrête les Figolu, vu l'effet que ça fait :)
Rédigé par : CLaueR | 22 octobre 2010 à 19:55
Hunter S Thompson! Rien que le nom déjà évoque des tas de choses! C'est fou ce type reste un mythe, j'adore!
Camille.
Rédigé par : voyance | 25 octobre 2010 à 14:03
Ahhhh horrible, un poil dans les Figolu, tu dois être dégouté a vie ?!
Rédigé par : Camera | 10 août 2011 à 10:21