Grand mois de mars : un Michel Gondry et un Wes Anderson du même coup. Le premier film est génial, le second aussi.
Dans Darjeeling Unlimited, la photo, la lumière, Adrien Brody (je ne te fais pas de dessin), les histoires d’héritage et d’avenir: tout est parfait. Tout est magnifique. Et la bande-son aussi, dont un génialement opportun Play with fire des Rolling Stones.
Ah… le son 60’s des Stones, la puissance brute et inspirée de rockers révolutionnaires. Leur charisme rayonnant dans le sexe, la drogue et la musique.
Tu vibres indubitablement quand tu vois les images de cette glorieuse période, où quand tu ré-écoutes leurs premiers titres "qui n’ont pas pris une ride". Tu vibres moins quand, 40 ans après la grande époque, tu te prends en pleine face Keith Richards dans une pub pour Vuitton.
L’objet du délit (Explicit Lyrics) :
Keith a la tête du mec qui paye aujourd’hui ses excès passés. Et je ne dis pas ça (uniquement) parce qu’il a été victime du même chirurgien esthétique que Michel Sardou.
«Ce n’est pas grave, c’est un myyyyythe !» me direz-vous. Certes. Et je me serais d’ailleurs volontiers contentée du spectacle de Keith, sa moue, son bandeau et ses allures de pomme fripée. Le vrai problème de cette photographie publicitaire, c’est qu’elle manque d’élégance. Car si Keith est une icône qui se suffit à elle-même, pourquoi avoir rajouté partout dans le cadre de vulgaires signes extérieurs de rock-attitude et de piraterie d'Euro-Disney? Deux foulards à têtes de mort, un crâne, un lit défait, une longue-vue de marin, et une loupe sortie des profondeurs? Et pourquoi pas un poulpe, une dent en or, un rail de coke et des dollars roulés en pailles, alors?
Je ne sais plus, je suis perdue. De quoi parle cette pub? On nous vante la prochaine attraction Disney? On nous dit «la drogue, faudrait jamais commencer»? On nous annonce le mariage de Marc Jacobs et d’Annie Leibovitz chez les Pirates des Caraïbes?
Ah non, on parle de Vuitton, c’est vrai : la seule marque de malles qui ne craint pas les taches laissées par les tasses de café. Yeah baby, un vrai truc de fou.
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