J’imagine déjà ceux qui vont interpréter cette note comme un signe certain que le télé-travail commence à peser sérieusement sur ma santé mentale. Je l’avoue, j’ai ressorti mon disque de Charles Aznavour. Et me suis d’abord repassée les fantastiques Deux guitares et La Mamma. Et surtout, ai redécouvert le superbe Non je n’ai rien oublié.
Superbe, dis-je ? Parfaitement !
Un morceau sur un amour impossible qui se retrouve dans la vieillesse. Un texte heureux et tragique, qui invoque le destin pour ne pas admettre sa sujétion aux conventions sociales. Une déclaration pudique de vieux amoureux aux sentiments vierges. Et puis la voix d’Aznavour sur ces textes, qui accroche immédiatement le cœur.
Je te vois sourire, sceptique, mais je te l’assure : Charles Aznavour n’est pas un chanteur pour midinettes. Sa force est de chanter des mots qui pourraient être dits par quiconque, et notamment par des hommes. A la différence d’un Patrick Fiori, Aznavour ne chante pas l’amour pour faire plaisir aux femmes, tirant et usant des cordes sentimentales et lyriques, et brossant les passions fausses et molles dans le sens du poil.
Charles n’est pas non plus un chanteur dont on embrasse les posters ou dont on soupire le nom*. Et c’est ce pouvoir rare qu'il possède de savoir parler d’amour sans être une personnalité érotique, qui fait de lui un grand chanteur universel. Et pas un vendeur de larmes.
Ecoute plutôt :
* Evidemment, je ne nie pas qu’il existera toujours quelques personnes pour trouver Charles torride. Tout comme il y a des jeunes femmes pour fantasmer sur une heure d’hôtel avec Jean d’Ormesson. Admettons cependant qu’il ne s’agisse pas là de la majorité.
Alex je salue la diversité de choix de tes notes et me régale a te lire !
Charllllllllllllllllllllllllllllllllles moi non plus je n'ai rien oublié ;o)
Rédigé par : Manue | 13 décembre 2007 à 15:12
Ma chanson préférée de Charles, justement.
Rédigé par : Mathilde | 14 décembre 2007 à 16:35