Tu te souviens peut-être. En novembre dernier je tombais amoureuse sur MySpace de Johnny Flynn et particulièrement d’un titre appelé Brown Trout Blues. L’album n’étant pas encore sorti, le brillant Allan Barte m’avait même aidée pour que je dégote une copie pirate.
Ce fut un échec. Et il est resté dans un coin de ma tête.
Aujourd’hui sur Deezer, je vois passer en page d’accueil le visage de Johnny Flynn. Je clique frénétique. L’album se déroule. Et soudain elle apparaît.
Brown Trout Blues.
It’s easier just to play the same old game
Of trying to forget my bloody name
Souvent, les chansons se greffent à des époques. Elle s’habillent d’un contexte, et sont inécoutables plus tard sans une nostalgie gluante et déplacée.
Brown Trout Blues, je l’ai écoutée tout l’hiver dernier. Elle n’aurait normalement pas du survivre au soleil de mon été. Il l’aurait fait fondre. Elle se serait réservée au froid, aux moufles à vélo, aux jours de 2007 qui disparaissaient tôt, et à la nuit qui engloutissait tout.
Or, il est midi, en août, des mois plus tard. Le soleil est haut et brûle, et elle est là, aussi forte et vibrante qu’avant. Inchangée et puissante. Elle enroule ses accords simples autour de mon cœur qui se remet à battre exactement comme s’il l’entendait pour la première fois.
Elle se fiche du temps. Elle se fiche des émotions chronologiques que tu as voulu coller sur elle. Elle ne se laisse jamais saisir par la nostalgie. Et elle renaît d’elle-même, tout à fait vierge, encore et encore.
Pour ces raisons, elle mérite sans hésiter une place au panthéon des plus belles chansons du monde.
De là, elle saura arrêter le temps pendant cinq minutes.
Découvrez Johnny Flynn!
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